Bolivie – Potosi, Sucre et La Paz

juillet 26, 2014

10 mai, nous quittons Uyuni pour Potosi dès le matin, après être arrivés la veille au soir du salar.
Le Cerro Rico dominant la ville de Potosi


Il faut dire qu'Uyuni n'a vraiment aucun charme. C'est une ville horrible et sans intérêt. Je me permets de citer Joëlle (une de nos fidèles compagnons pour le tour du salar) : l'Irak c'est mieux que ça. Et elle y a réellement travaillé en Irak!
Bref, inutile de nous éterniser, nous prenons un magnifique bus et arrivons à Potosi.
Chargement des bagages et en route pour Potosi
De la fenêtre du bus, nous disons au revoir à Uyuni (c'est beau!)

Potosi est une ville dont on n'a pas beaucoup entendu parler en France et qui pourtant, a eu une importance historique capitale. La ville s'est en effet construite à côté d'une montagne (le Cerro Rico ou montagne riche) recelant d'incroyables quantités d'argent. A tel point qu'au début, il n'y avait même pas besoin de creuser : l'argent pouvait directement être ramassé à même le sol. D'après la légende, cette source inépuisable d'argent aurait été découverte par un indien qui, campant sur la montagne et faisant un feu, découvrit que son feu faisait fondre un métal brillant qui coulait sur le sol.
Très rapidement, les Espagnols se mettent à exploiter la montagne à grande échelle et Potosi se construit peu à peu. Pour exploiter la montagne, les Espagnols font travailler les amérindiens (ex-incas) en s'appuyant sur un système de travail obligatoire. Les conditions dans les mines sont tellement dures que 8 millions de travailleurs meurent durant les 3 siècles d'exploitation. Pendant cette période, les quantités d'argent extraites sont tellement grandes qu'elle suffisent à elles seules à financer le royaume d'Espagne tout entier.
La Casa de la Moneda à Potosi : c'est le lieu où l'argent brut extrait des mines était transformé en pièces de monnaie et toutes sortes d'objets en argent. A l'époque, l'argent coulait tellement à flot que même les objets quotidiens étaient souvent faits dans ce métal.
Un des coffres qui étaient utilisés pour transporter le précieux minerai de Potosi jusqu'en Espagne. Il y avait une serrure secrète et le mécanisme d'ouverture était incroyablement complexe.
A la Casa de la Moneda, il y a aussi des œuvres d'art datant de la grande époque de Potosi. Cette œuvre est particulièrement importante car elle illustre le syncrétisme de l'époque : pour que les indiens acceptent la religion catholique, les prêtres incluaient des éléments de l'ancienne religion et les assimilaient à la religion catholique. Ici, la vierge Marie est représentée de telle sorte qu'elle est aussi la montagne. La vierge Marie est donc aussi la "Pachamama" ou terre mère. Ceci explique notamment pourquoi dans cette partie de l'Amérique du Sud, la vierge est beaucoup plus révérée que Jésus

Après 1800, la ville est entrée dans une phase de déclin économique dont elle ne s'est jamais vraiment remise, bien qu'elle soit aujourd'hui à nouveau dans une tendance positive. Il reste donc une ancienne riche ville coloniale, et des mines toujours exploitées. Sauf qu'aujourd'hui elles le sont par des coopératives de mineurs qui travaillent pour eux-mêmes.

Il est possible de visiter les mines en activités, et c'est bien équipés que nous nous lançons.
Avant les mines proprement dites, passage par un atelier de traitement du minerai : comme vous pouvez le constater, les normes de sécurité sont élevées.
Dans les mines. Les mineurs font toujours un métier dangereux, surtout car ils finissent tous par attraper une maladie appelée silicose, en raison des poussières qui flottent en permanence dans les couloirs. Mais ils continuent néanmoins car on gagne plus d'argent avec ce travail, que la moyenne des habitants de Potosi
Une représentation de Tio (oncle), le diable qui règne sur les mines. Les mineurs lui font régulièrement des offrandes pour s'assurer qu'ils n'auront pas d'accident et tomberont sur un bon filon. Vous noterez dans sa main droite une bouteille en plastique. Il s'agit d'alcool à 96° potable. C'est ce que les mineurs boivent pour se donner du courage. Et après avoir essayé, je confirme que ça réchauffe.

 Nous nous promenons également dans la vieille ville coloniale et visitons un couvent.
A 4070 mètres de hauteur, Potosi est la plus haute ville du monde.
En Bolivie, il y a en permanence des défilés avec des la musique en pleine rue.
Passage au couvent, et illustration du style décoratif présent partout en Amérique du Sud : beaucoup de dorures et beaucoup de statues représentant la vierge, Jésus et tous les saints.

Nous partons ensuite pour Sucre, ancienne capitale et plus belle ville du pays. C'est une ville agréable aux maisons et aux églises blanches.
San Felipe Neri, à Sucre, un des plus beaux édifices religieux de la ville.

Depuis Sucre, nous partons pour 2 jours de trek vers le cratère de Maragua, accompagnés par Grobert, un guide super sympa avec qui nous pratiquons notre espagnol.
Début du trek sur un ancien chemin inca
Pause déjeuner avec Grobert dans un petit village
Sur la route, nous croisons beaucoup de locaux. La plupart d'entre eux ne parle pas espagnol mais seulement quechua. Vous noterez le costume traditionnel. En fait, même dans les villes, une proportion très importante des gens porte un costume traditionnel mais comme ils détestent se faire prendre en photo, nous n'en avons pas beaucoup à vous montrer.
Le cratère de Maragua et ses formations rocheuses en forme de vagues
Les gens du coin vivent encore dans des maisons comme celle-là, à l'ancienne. On croise d'ailleurs régulièrement des bergers ou des travailleurs aux champs.
Dans la région, on a retrouvé beaucoup de fossiles ou empreintes de dinosaures comme celles-là

Puis de Sucre, nous nous envolons pour La Paz, capitale de la Bolivie et capitale la plus haute du monde à 3660 mètres d'altitude. Et c'est le choc. Après la belle et agréable ville de Sucre, La Paz est une ville horrible, sale et tentaculaire.
Bienvenue à La Paz
La ville est située dans une cuvette mais s'étend peu à peu sur les flancs des montagnes, telle un monstre
Les villes en Bolivie ne sont souvent pas belles et le spectacle qu'on voit partout est celui là : des maisons ou immeubles commencés mais non terminés (comme ici en banlieue de La Paz)

Depuis La Paz nous faisons une excursion au site archéologique de Tiwanaku, ancien site religieux de la civilisation pré-inca du même nom.
Bas relief à Tiwanaku : pour "Tintin et le temple du soleil", ce n'est pas que chez les incas que Hergé est allé chercher ses dessins
La porte du soleil
Le temple principal à Tiwanaku

Après cette petite excursion, nous nous lançons dans un défi bien plus éprouvant. L'ascension du Huayna Potosi à 6088 mètres d'altitude.
Sur la route vers le premier refuge : on voit nettement que le Huayna Potosi est bien plus grand que les autres montagnes.
Pratique de l'escalade le premier jour
Le tout dans de beaux paysages de montagne
Fin du deuxième jour et nuit à 5130 mètres d'altitude
Un refuge avec de super toilettes
Le troisième jour, réveil à minuit et départ à 1h00 pour entamer une ascension qui durera 4h30, très éprouvantes à cette altitude.
Au sommet, la vue est incroyable (on voit au premier plan la crête par laquelle nous sommes arrivés).


On assiste au lever du soleil.

Avant de redescendre.

Après le Potosi, nous descendons la route de la mort à vélo, une route qui porte ce nom en raison des nombreux accidents qui s'y sont produits. Comme la route est très étroite, des voitures et des camions tombaient dans le vide, ce qui faisait beaucoup de morts. Mais maintenant, une nouvelle route a été construite et l'ancienne route peut être faite à vélo. Malheureusement pas de photos à vous montrer. Nous en avons, mais gravées sur CD, et notre ordinateur n'a pas de lecteur CD.

Enfin, avant de quitter La Paz, nous partons pour un trek de 3 jours dans les montagnes : le Takesi.
Début du trek avec notre guide
Malheureusement, le temps n'est pas avec nous.
Nuit sous la tente, montée dans une maison de berger...

Au milieu de la brume, sous la pluie dans les montagnes.
Le lendemain, descente dans les montagnes embrumées.
Pour arriver à Mina Chojlla, une charmante ville minière
Avec son stade de foot bien entendu
Le soir, nuit dans un hôtel 4 étoiles.
Avant de rentrer à La Paz en bus par des routes de la mort à flanc de montagne.

Le lendemain, nous partons le lac Titicaca.

  • Share:

You Might Also Like

0 commentaires