Chili – L'île de Pâques

juin 30, 2014

21 avril, nous quittons la France et arrivons en Amérique du Sud pour une semaine sur la mystique île de Pâques.



L'île de Pâques est l'île la plus isolée du monde, à plus de 2000 kilomètres de l'île habitée la plus proche et à 3680km du Chili. C'est une île qui a été formée par l'apparition de 3 volcans, formant un triangle de terre au milieu de l'océan. Par la suite d'autres petits cônes secondaires se sont ajoutés et on les voit encore nettement aujourd'hui.
L'île est bien entendu célèbre avant tout pour ses moaïs, ces statues géantes taillées dans la roche basaltique.


Tous les moaïs sont élevés et alignés sur des plateformes, la majorité en bord de mer, et à l'exception d'une plateforme, les moaïs sont toujours orientés vers l'intérieur des terres. Les moaïs, comme les tikis en Polynésie, sont des statues d'ancêtres déifiés et on pense qu'il s'agissait des statues protectrices des différents villages de l'île, emplis de mana (une énergie mystique). L'orientation des statues vers l'intérieur de l'île serait donc tout simplement due au fait que les statues faisaient face au village qui les a élevées. Chaque village avait sa plateforme avec ses statues.
La structure de toutes les plateformes (ou ahu) est la même : un premier terre-plein parsemé de galets surmonté d'une plateforme en pierre sur laquelle sont posées les statues. La plupart des plateformes sont au bord de la mer et les statues font face à l'intérieur des terres, là où était le village à qui elles appartenaient.

Nous montons au volcan Rano Kau au Sud Ouest de l'île et visitons le village d'Orongo, vestige de la civilisation de l'île de Pâques postérieure à l'ère des moaïs.
Le cratère du Rano Kau
Le village d'Orongo, qui date d'après l’ère des moaïs. Une fois par an, chaque village de l'île envoyait ici des représentants pour une compétition dont l'issue déterminait le chef pour l'année à venir.
Ces petits îlots en face d'Orongo sont les seuls autour de l'île de Pâques. Ailleurs il n'y a que l'océan. Chaque année, les champions de chaque village devaient gagner un de ces îlots à la nage et ramener intact l’œuf d'un oiseau marin, en premier, pour que leur village obtienne le commandement
Au Nord du volcan Rano Kau, il y a un site très particulier : la plateforme sur laquelle étaient posés les moaïs est construite exactement comme le sont les murailles des Incas au Pérou. Il est donc très fortement probable qu'il y ait eu des contacts entre l'île de Pâques et les Incas. Mais contrairement à ce qu'ont pu penser certains archéologues, l'île de Pâques n'a pas été colonisée par des Sud Américains, mais bien par des Polynésiens. Les études génétiques l'ont démontré.

Le soir, nous profitons des beaux couchers de soleils.
Il y a une belle lumière sur le village en fin d'après-midi et au coucher du soleil
C'est un beau cadre pour nos dîners

Nous participons à une opération de reforestation de l'île sur la pointe Est, ce qui nous permet d'accéder à une partie de l'île normalement fermée au public.
On trouve des moaïs ou des restes de moaïs partout sur l'île, y compris dans la partie Est, habituellement non ouverte au public

Vue de l'île depuis la pointe Est
Contribution à la reforestation de l'île
Et nous ne sommes pas seuls : les écoliers de l'île de Pâques sont venus en masse pour cette tâche

Et nous passons par tous les sites importants sur l'île.
Le site d'Ahu Akivi est très particulier : c'est un des seuls sites à l'intérieur des terres, et le seul dont les statues regardent vers la mer. Les légendes disent qu'il s'agit des représentations des premiers arrivants sur l'île. Les statues regardent vers la Polynésie française, ce qui correspond effectivement certainement au lieu de départ des navigateurs ayant colonisé l'île. D'ailleurs, on remarquera que les moaïs ne sont rien d'autres que de grands tikis. Et en Polynésie aussi, on trouve des tikis dressés sur des plateformes du même type que sur l'île de Pâques
Toutes les statues représentent un ancêtre particulier, ce qui explique qu'elles soient toutes différentes
Les plateformes comptaient de 1 à plus d'une dizaine de moaïs, selon la puissance du village. On remarque que le moaï au second plan possède des yeux. Il s'agit d'un moaï restauré. Les recherches archéologiques ont montré que les moaïs avaient de tels yeux fabriqués en corail.
Sur ce site, on voit nettement un ahu (plateforme) dont tous les moaïs ont été abattus. Il faut savoir que tous les moaïs debouts sur l'île de Pâques ont été redressés récemment. C'est dans la première moitié du XIXiéme siècle qu'on a vu un moaï debout sur l'île pour la dernière fois. Les moaïs ont tous été volontairement couchés. On pense que les différents village se livraient des guerre et couchaient les moaïs des vaincus. Par la suite, les derniers moaïs debouts sont probablement tombés d'eux même par manque d'entretien, lorsque le culte des moaïs a été abandonné.
Tous les moaïs portaient initialement des coiffes. Ce que représentent ces coiffes est aujourd'hui encore l'objet de débats.
Les moaïs de la plage d'Anakena
L'Ahu Tongariki : le plus grand site restauré à ce jour

Un des grands moments est la carrière des moaïs. La quasi-totalité des moaïs ont été taillés dans la même carrière, avant d'être transportés aux quatre coins de l'île. C'est un endroit impressionant car c'est comme si l'endroit avait été abandonné du jour au lendemain. On y voit des dizaines de moaïs à différents stades de construction et en cours d'acheminement vers les différents villages.
Le volcan Rano Raraku. C'est dans la carrière au pied de ce volcan qu'ont été taillés la quasi-totalité des moaïs
L'entrée dans la carrière : il y a des moaïs partout, à différents stades de finition et en cours d'acheminement
Certains sont énormes : plus de la moitié de ces statues est enterrée
Un moaï en cours de taille, et encore non extrait de la roche


Pour finir, nous faisons une balade à cheval sur la côte Nord-Ouest de l'île.
La balade s'achève à la plage d'Anakena où nous pouvons profiter d'une petite baignade

La civilisation pascuane et l'existence des Moaïs suscitent beaucoup de questions... mais on a que peu de réponses. La faute a l'absence d'écriture (la tradition orale dominait) et à la quasi disparition du peuple d'origine, décimés par les maladies (merci aux explorateurs européens) et le trafic d'esclaves (les Péruviens venaient y "recruter" des travailleurs pour l'exploitation du guano). De peut-être 20,000 personnes à son maximum, la population est passé à... 111 au XIXe siècle.
Le temps sera passé vite sur l'île de Pâques et nous serions bien restés un peu plus. Mais il est temps de passer à la dernière grande partie de notre voyage : l'Amérique du Sud.


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